Après avoir fait ses premiers pas dans la profession au sein de l’organisme Dans la rue (organisme d'aide aux jeunes sans-abri ou en situation précaire), à Montréal, Annick Kerschbaumer, bachelière en sexologie de l’UQAM, effectue un retour dans sa région natale, à Rivière-du-Loup. Elle obtient un poste au sein de la Commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup.
Son expertise se faisant remarquer, d’une journée par semaine, elle devient rapidement sexologue à temps complet. Annick Kerschbaumer est l’une des premières sexologues au Québec à intervenir à temps plein dans une commission scolaire; une ressource dont les élèves ainsi que le corps enseignant et la direction ne pourraient plus se passer. « Le travail s’est créé de lui-même. J’adore ça! Je sens que ma présence est pertinente auprès des élèves. »
Une ressource dont les élèves ainsi que le corps enseignant et la direction ne pourraient plus se passer.
La clé de sa réussite? La prévention qu’elle a choisi de mettre au cœur de son intervention. Que ce soit par les rencontres individuelles privées ou par les ateliers de cyberprévention ou d’éducation à la sexualité, les élèves du secondaire connaissent et apprécient la présence de la sexologue. Elle a su trouver les mots justes pour répondre à leurs questions et mettre fin aux tabous.
« Après 5 ans à les côtoyer, je deviens une personne clé dans leur évolution. Un lien de confiance se crée. Je suis témoin du chemin parcouru. C’est gratifiant! »
La sexologue joue également un rôle important auprès du corps enseignant. « J’agis comme un filet de sécurité. Ils sont alors plus proactifs sachant que je suis là. » À la commission scolaire, Annick Kerschbaumer a développé un protocole d’accueil pour les élèves trans, réelle avancée dans sa région. «Avec les années, j’ai développé de l’expertise en identité de genre et je me forme régulièrement ».
Même si la prévention est au cœur de son intervention, elle reste son plus gros défi. «Il est parfois difficile d’accrocher les élèves. Ils sont à l’écoute si le problème les concerne, ils devraient l’être avant». Annick Kerschbaumer reste donc à l’affût de ce que les jeunes aiment et veulent, l’arrivée des réseaux sociaux ayant changé le visage de la sexualité au secondaire.